Revivez le colloque de la Fondation Nestlé France.

Une matinée qui s’est articulée autour des trois points clés de la feuille de route de la Fondation :

Comprendre la précarité alimentaire

Avec la poursuite de l’état des lieux de la précarité alimentaire en France débuté en 2023 avec l’Observatoire des Vulnérabilités Alimentaires et le partage des résultats de la seconde édition. Des chiffres qui mettent en lumière l’ampleur de la précarité alimentaire en France encore en 2024 : 

• L’insécurité alimentaire touche 32% des Français en 2024 ; plus de la moitié des 18-24 ans (58%) ; et 40% des familles avec enfant(s),
• Près d’un Français sur cinq (19%) a déclaré avoir eu faim sans pouvoir manger pendant l’année écoulée, un chiffre qui atteint 28% chez les familles,
• 30% des personnes en insécurité alimentaire déclarent avoir réduit leurs portions, un chiffre qui atteint 64% chez les 18-24 ans,
• Malgré leur besoin, 78% des personnes en insécurité alimentaire ne font pas appel à l’aide alimentaire.

Retrouvez la synthèse complète de l’étude !

Aider les acteurs de terrain et les publics concernés

Le colloque a été l’occasion de remettre le Prix de la Fondation Nestlé France qui soutient des actions de terrain ambitieuses pour lutter efficacement contre la précarité alimentaire. Au total, ce sont 109 dossiers qui ont été reçus et examinés cette année. Le jury composé d’experts, de salariés Nestlé et de membres du conseil d’administration de la Fondation Nestlé France a choisi de retenir le projet de COP1 – Solidarités étudiantes, une association œuvrant contre la précarité étudiante. Avec une dotation de 100 000 euros sur 2 ans, le Prix permet de financer le déploiement territorial de l’association avec la création d’une antenne physique dans la ville de Toulouse.

Découvrez notre entretien avec Hugo Rossigneux, Chargé de Développement et Jeanne Pellen, Chargée de communication chez Cop1 !

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La dernière partie de la matinée a été consacrée à deux tables rondes réunissant experts de la précarité alimentaire, acteurs de terrain, entreprises de l’agroalimentaire et institutions publiques. Des tables rondes qui ont permis de réfléchir aux moyens à mettre en place pour lutter efficacement contre la précarité alimentaire à un niveau collectif. 
Que retenir de ces moments d’échange ?

• Prendre en compte les dimensions culturelles et sociales dans la lutte contre la précarité alimentaire permet de : 
  o    Renforcer la dignité des personnes accompagnées : parce que la sécurité alimentaire, c’est aussi se nourrir de manière « socialement acceptable », avec une assiette aussi bonne que belle, avec l’emploi d’un vocabulaire hors du cadre habituel de l’aide alimentaire – les « Bénéficiaires » de l’aide alimentaire sont par exemple des « Hôtes » au restaurant solidaire Le Refettorio Paris, des « Passagers » dans le cadre des escales Solidaires développées par Habitat et Humanisme. 
  o    Agir sur la non-stigmatisation en s’éloignant des injonctions : la dimension nutritionnelle est importante et attendue par les publics mais ne doit pas occulter toutes les autres dimensions de l’alimentation (plaisir, goûts, lien social, cultures et mémoires alimentaires…).
  o    Passer de la notion de Partage à la Socialisation, et de la Socialisation à la Socialisation horizontale : dans les échanges de pair à pair ou dans la transmission intergénérationnelle, on trouve une forme de socialisation qui contribue au renforcement du « moi » et opère un renforcement de sa propre sécurité.

• Fédérer les acteurs engagés dans l’accompagnement des personnes en situation de précarité alimentaire, cela passe par : 
  o    Travailler en complémentarité : du côté des entreprises en identifiant les besoins des associations pour y répondre concrètement et pertinemment, et du côté des associations en mutualisant leurs compétences et champs d’action.
  o    Travailler avec les pouvoirs publics pour répondre de manière concertée à des problématiques communes : qualités des dons, format des dons… Ce qui peut également permettre d’intégrer des contributions citoyennes. 
  o    Mieux comprendre ce qui se passe à l’échelle locale, qui est une bonne échelle pour agir. Cela peut permettre de s’ouvrir à des collaborations avec des acteurs auxquels on ne pense pas forcément : agences immobilières et offices HLM, qui connaissent bien les habitants ; les CUMA (Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole, collectifs au service de l’agriculture et des territoires), ou encore les lycées agricoles. Cela permettrait aussi une meilleure compréhension des contraintes du terrain, par exemple : zones blanches mal couvertes par l’aide alimentaire, segmentation locale des actions, complexité des réponses aux appels à projet...

Découvrez en vidéo, ce que les intervenants retiennent du colloque !

Un Colloque qui a ainsi permit de formuler une conviction partagée : c’est tous ensemble – acteurs de terrain, associations, pouvoirs publics, chercheurs, fondations, entreprises – que nous pouvons apporter des réponses concrètes et complémentaires à la précarité alimentaire.