Que vous ayez des années d'expériences professionnelles ou tout jeune diplômé, il y a des opportunités de carrière pour vous chez Nestlé. Rechercher une opportunité ici.
Le télétravail fait les affaires de Nestlé
Avec le confinement et la fermeture des cantines, les Français prennent la quasi-totalité de leurs repas à domicile. Le groupe a vu ses ventes augmenter de 5,5 % en grandes surfaces.
AGROALIMENTAIRE Les sept étages flambant neufs du siège de Nestlé France, installé à cheval entre Paris et Issy-les-Moulineaux, sont encore vides, confinement oblige. Quand ils prendront possession de ces locaux baignés d'un puits de lumière, les 2 400 collaborateurs de la filiale tricolore du leader mondial de l'agroalimentaire seront réunis au même endroit. Une petite révolution. Au-delà du départ du siège iconique de Noisiel (Seine-et-Marne), ce déménagement permet de rassembler des équipes (Nes-presso, Nescafé, eaux, nutrition infantile…) jusque-là dispersées sur sept sites en Île-de France.
Nestlé brandit l'engagement de ses équipes comme un ingrédient de sa performance malgré la crise. Celle-ci a certes mis à rude épreuve les organisations industrielles et logistiques des groupes de grande consommation. Mais dans ce contexte, le géant mondial (86 milliards d'euros de chiffre d'affaires) a fait bien mieux que résister en France (5 % de son activité).
Avec 5,5 % de croissance en grandes surfaces à fin novembre, Nestlé France est dans la ligne des acteurs des produits de grande consommation. Mais sur les catégories où il est présent (chocolat, café, petfood, eaux…), il surclasse ses concurrents, restés en moyenne autour de 4 % de croissance.
Tous ses métiers n'ont pas connu la même dynamique. Les eaux, la nutrition infantile et la nutrition animale restent stables. En revanche, le report de la consommation à domicile, avec le boom du télétravail et la fermeture des cantines, restaurants et bars, a dopé ses cafés (Nescafé), chocolats et aides culinaires (Maggi), dont les ventes ont progressé de plus de 10 % cette année.
« Il y a eu une véritable explosion de la demande, surtout au printemps, détaille Christophe Cornu, PDG France de Nestlé depuis mai 2018. Surtout, la crise a renforcé des tendances sur lesquelles nous étions présents : le végétal, le fait maison, le goûter, le bio ou l'alimentation réconfort. » Avec des bonds de plus de 30 % sur Nestlé Desserts et de plus de 35 % sur les produits bio.
« Ce qui nous a aidés, c'est notre portefeuille diversifié, avec des marques très fortes, poursuit le dirigeant, venu de Nespresso. Elles ont bénéficié du fait qu'en période d'incertitude, on se tourne vers des repères que l'on connaît, qui rassurent. » Ce qui est le cas de marques comme Mousline, Maggi, Nesquik et Nescafé. Avec 150 millions d'euros de chiffre d'affaires additionnel en France en 2020, Nestlé est le premier moteur de la croissance des produits de grande consommation dans le pays.
Contrairement à Danone, pré-sent sur seulement quatre métiers, ce large portefeuille lui permet de compenser la fermeture d'un débouché clé pour ses eaux, systèmes de café et préparations culinaires destinés aux chefs : celui des restaurants et des cafés.
Revue du portefeuille
« Au global, la dynamique en magasins et celle de l'e-commerce compensent la chute du hors domicile, et Nestlé France finira l'année sur une légère croissance », détaille Christophe Cornu. S'il se refuse à toute prévision pour 2021, le PDG de Nestlé France se montre optimiste. L'engouement des Français ne devrait ainsi pas pénaliser la multinationale suisse. « Je me sens très local en France, assuret-il. 70 % de nos matières premières agricoles viennent de l'Hexagone. Nous avons 19 usines dans le pays dont 60 % de la produc-tion est pour le marché français. Enfin, nos marques sont présentes depuis tellement longtemps dans la vie quotidienne des Français qu'elles sont devenues patrimoniales. »
Engagée depuis le siège de Vevey il y a trois ans, la réorganisation du portefeuille du géant suisse doit conti1 nuer à soutenir cette dynamique. Avec notamment l'essor du végétal et du bio, sur lequel Nestlé a mis l'accent depuis trois ans. En France, sa gamme le Bon Végétal d'Herta (l'activité charcuterie de la marque a été vendue fin 2019) a vu ses ventes bondir d'un tiers cette année. « Nous voulons transformer notre offre pour coller au plus près des attentes des consommateurs, martèle Christophe Cornu. Sur le végétal, nous augmenterons de 50 % nos références en 2021. »
Le groupe met aussi l'accent sur la rénovation des recettes de ses produits, avec 40 % des gammes déjà revues (moins de sucre, moins de sel, moins de colorants artificiels…). Pour cette fin d'année stratégique sur des rayons comme le chocolat, le groupe se dit « optimiste ». Nestlé France a maintenu à 180 millions d'euros ses investissements pour 2020, ainsi que ses 120 lancements de produits, malgré un calendrier un peu décalé. « Nous nous engageons aussi à maintenir les embauches, avec 1 600 jeunes de moins de 30 ans qui seront recrutés en CDI d'ici 2025 », assure le dirigeant.
par Olivia Détroyat @Oliviader - Le Figaro