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Novembre 2024

Christiane Lambert : « La lutte contre la précarité alimentaire est un combat que je mène depuis longtemps »

Agricultrice, ancienne présidente du Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union Européenne (COPA) et ancienne présidente de la FNSEA*, elle a rejoint le Conseil d’Administration de la Fondation Nestlé France en 2023. Elle nous parle de cet engagement et des leviers à activer dans la lutte contre la précarité alimentaire.

Pourquoi avez-vous souhaité devenir membre du Conseil d’Administration de la Fondation Nestlé France ? 

Christiane Lambert : Il y a deux raisons principalement. D’abord, ma sensibilité aux sujets d’alimentation et mon engagement de longue date dans ce domaine. En tant qu’agricultrice, je connais la valeur de l’alimentation et les problématiques liées à l’accès à une alimentation saine et plaisir. La lutte contre la précarité alimentaire est un combat que je mène depuis longtemps : quand j’étais présidente de la FNSEA, nous avions fait des propositions au gouvernement, notamment sur les questions de chèque alimentaire. La seconde raison, c’est que je me retrouve dans les valeurs portées par la Fondation Nestlé France et j’y ai rencontré des personnes impliquées, à l’engagement sincère. C’est pourquoi j’ai souhaité contribuer et imaginer des solutions à leurs côtés.

« Je me retrouve dans les valeurs portées par la Fondation. J’y ai rencontré des personnes impliquées, à l’engagement sincère. »

En quoi l’approche de la Fondation Nestlé France vous semble-t-elle intéressante ? 

La Fondation a bien compris ce qu’elle peut apporter au terrain et aux personnes en situation de précarité. Avec le Covid puis l’inflation mais aussi les contraintes climatiques, de nouveaux publics sont apparus, notamment les jeunes. Pour eux, la Fondation développe des contenus faciles : on met en avant des réalisations accessibles, des recettes simples et ludiques qui valorisent le partage. Beaucoup parlent d’éducation à l’alimentation, d’autres parlent de sensibilisation. Ce qui est sûr c’est qu’il y a un fort enjeu de pouvoir transmettre des savoir-faire et le plaisir de cuisiner. On sait aussi que les personnes concernées par la précarité alimentaire disposent  non seulement d’un budget restreint mais aussi d’un manque de temps pour cuisiner, de matériel - ce sont des contraintes à prendre en compte. Et cela, la Fondation l’a bien compris en mettant en avant des recettes réalisées avec peu d’ustensiles et des produits bruts. 

« Beaucoup parlent d’éducation à l’alimentation, d’autres parlent de sensibilisation. Ce qui est sûr c’est qu’il y a un fort enjeu de pouvoir transmettre des savoir-faire et le plaisir de cuisiner. »

Enfin, choisir de lancer l’initiative phare de la Fondation, Entraid’ Plat Dessert, dans une cantine participative de quartier était très pertinent : ces espaces facilitent l’accessibilité à des produits de base et de saison et permettent de cuisiner ensemble, ce qui est très gratifiant. Ce sont des lieux créateurs de plaisir, d’émerveillement, de moments de partages et de vivre ensemble.

Selon vous, quelles sont les conditions à réunir pour mener des actions efficaces ? 

Je crois fermement à la juxtaposition d’initiatives réussies et leur mise en valeur. La Fondation Nestlé France peut servir ces synergies et en être une formidable caisse de résonance. Par exemple, elle peut, aux côtés d’associations d’aide alimentaire, apporter une réelle plus-value avec son initiative Entraid’ Plat Dessert : d’une part, cela permet aux publics de savoir comment cuisiner les produits qui leur sont donnés et d’autre part, cela crée une interaction très positive avec les bénévoles.
Ensuite, je pense que la Fondation peut permettre de mobiliser des relais intéressants - diététiciens, influenceurs, chefs cuisiniers… pour montrer au plus grand nombre qu’avec des recettes simples on peut faire une cuisine saine, plaisir et petit budget, et ainsi atteindre les recommandations émises par le Programme national nutrition santé. L’utilisation des réseaux sociaux est également un levier efficace pour toucher le grand public. Pendant longtemps, la transmission culinaire s’est opérée de parents à enfants, puis via des chaînes élargies (entre amis, entre voisins, etc.). Ceux qui n’ont pas la chance de recevoir ces connaissances sont en recherche de nouveaux canaux de transmission et les réseaux sociaux sont un moyen pour répondre à ces besoins.

« La Fondation peut permettre de mobiliser des relais intéressants pour montrer au plus grand nombre qu’avec des recettes simples on peut faire une cuisine saine, plaisir et petit budget »

Enfin, ce qui permet la réussite du projet, c’est la notion de partage, et c’est sur quoi insiste la Fondation. Nous sommes dans un pays multiculturel qui nous offre la chance de faire des découvertes à travers la cuisine, en mélangeant de nouvelles saveurs et en les partageant avec les autres. Autant de leviers positifs qui aident à ancrer les habitudes dans la durée.

*Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles

Christiane Lambert